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Opposer l’utopie de la paix à la réalité de la guerre

"Les Possibles" Dossier : L’évolution des rapports géopolitiques dans le monde

samedi 17 décembre 2022, par Nils Andersson

1918, au terme de la der des der, les puissances coloniales européennes sortent affaiblies, les États-Unis deviennent la plus grande puissance, le Japon se voit accorder un strapontin, la révolution bolchevik met en mouvement des forces sociales.

1945, l’Axe défait, bloc contre bloc, c’est l’irréductible confrontation entre deux camps : occidental et soviétique et l’irruption du tiers-monde.

1990, la guerre froide s’achève avec la liquéfaction de l’URSS, les États-Unis deviennent hégémoniques comme aucune autre puissance ne l’a été dans l’histoire.

Qu’il s’agisse des rapports de forces entre puissances, des contradictions économiques et idéologiques qui les traversent, les mondes en 1919, 1945, 1990, ne sont en rien comparables, mais chacun procède de celui qui le précède.

Le monde actuel, lui aussi n’est en rien comparable à celui de 1990, en quoi
procède-t-il de celui qui le précède ? La chute du Mur et la dissolution du monde
communiste laissent alors penser aux États-Unis et à leurs alliés atlantistes que
« l’Histoire est finie », que le monde devenu un « monde du droit et de paix », rien ne peut brider ni entraver l’établissement de la démocratie libérale et de l’économie de marché. « Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour apporter l’espoir de la démocratie, du développement, du marché libre et de libre-échange aux quatre coins de la planète.
 » La réalité fut autre, l’après-guerre froide, temps très bref dans l’histoire, a été un temps d’interventions militaires et de guerres du Golfe, de Bosnie, du Kosovo, de Somalie, du Rwanda, d’Afghanistan, d’Irak, de Libye, de Syrie, du Sahel...
Si, aujourd’hui, la mondialisation économique et financière néolibérale est une réalité sur la quasi-totalité du globe, deux piliers de la stratégie de sécurité nationale des États-Unis, la théorie du state-building – modeler États et sociétés à leur image – et celle du containment – empêcher l’émergence de puissances pouvant contester leur hégémonie – sont en échec. Depuis 1991, les guerres menées par les États-Unis et ses alliés atlantistes, en manipulant l’ONU, violant le droit de la guerre, ravageant des pays, faisant des morts par centaines de milliers et déplaçant des populations par millions, ont toutes été gagnées militairement, mais Kaboul le symbolise, nulle part les puissances occidentales n’ont pu imposer la paix du vainqueur sans laquelle il n’est pas de victoire. Le désordre et l’anarchie règnent en Irak, en Afghanistan, en Libye, en Somalie, dans le Sahel... des tensions et conflits en Bosnie, au Kosovo, en Syrie... Si l’exploitation économique et sociale peut s’imposer par les armes, le state-building, le mode de société non.

Lire la suite sur le site : Les Possibles, la revue éditée à l’initiative du Conseil scientifique d’Attac en suivant ce lien.