Kimbe pa Lage On ne lâche rien

Accueil > Europe > France > Guerres Terrorismes Drames des réfugiés : Agir contre les (...)

Guerres Terrorismes Drames des réfugiés : Agir contre les causes

jeudi 28 avril 2016, par Jean Clavel

Dans le cadre des buts qu’elle s’est fixée, notre association, l’ACCA ( Agir contre le Colonialisme Aujourd’hui ) doit intervenir dans la bataille d’idées. Témoigner, combattre le révisionnisme et les falsifications de l’histoire est toujours nécessaire, la loi du 23 février 2005 visant à valoriser la colonisation n’a toujours pas été abrogée.

Nous devons également dénoncer la permanence des actions impérialistes de domination du monde et tout particulièrement la place tenue par notre pays dans ce contexte.

JPEG - 56.3 ko
Jean Clavel à la réception des Soldats du Refus au siège de l’Humanité en mars 1962
entouré d’autres soldats et de dirigeants de l’Huma et du Pcf (4e à partir de la gauche)

L’actualité est marquée depuis plusieurs mois par le drame des réfugiés qui affluent en Europe, par la guerre qui se poursuit au moyen et proche orient, et par les attentats terroristes qu’a connu notre pays. Prétexte à l’état d’urgence au renforcement de lois répressives souvent en contradiction avec les droits de l’homme.
Bien que les grands médias marquent une pause sur la question des réfugiés, la situation des millions d’êtres humains qui fuient la guerre et la misère est toujours aussi dramatique. Des centaines de milliers tentent au péril de leur vie de gagner l’Europe et cela suscite des réactions les plus contradictoires avec d’un côté de nombreuses manifestations de solidarité et dans le même temps la fermeture de frontières, le rejet, la montée des agissements racistes et extrémistes

L’ACCA réaffirme toute sa solidarité avec les migrants tout en montrant les causes qui ont conduit à cette situation.

Elle dénonce les politiques créant la guerre et la misère au moyen-orient comme en Afrique, dévoile les responsabilités particulièrement écrasantes des différents gouvernements de notre pays sur cette question, tant en Irak qu’en Syrie, au Mali et en Afrique centrale. Il est important d’analyser le rôle que joue la France tant dans les guerres menées directement ou indirectement, que dans la misère et le non-développement qui continue de sévir principalement dans de nombreux pays, anciennes colonies françaises ou pas.

Le gouvernement français actuel poursuit sans état d’âme la politique de réintégration complète dans l’Otan impulsée par Nicolas Sarkozy. Notre pays a été à l’initiative de l’agression en Libye. La diplomatie française a freiné des quatre fers dans les discussions et les négociations engagées avec l’Iran. La diplomatie française a essayé d’entraîner les Usa et la Grande-Bretagne dans une intervention militaire directe en Syrie. La « France » est d’ailleurs un des seuls pays qui a rompu ses relations diplomatiques avec le gouvernement légitime de Syrie, et tout en encourageant et armant la rébellion, a contribué au développement d’une vaste campagne médiatique pour combattre les « dictateurs » désignés.
Remarquons au passage que l’appréciation sur les dirigeants de ces pays n’a pas toujours été identique. Sans remonter très loin dans l’histoire, il fut un temps où l’on tenta de séduire et convaincre des dirigeants d’être plus ouverts aux intérêts des multinationales. C’était l’époque ou Khadafi était reçu à l’Élysée où il pouvait planter sa tente. Le temps où Bachar El Assad était l’invité d’honneur au défilé du 14 juillet avant qu’on lui remette la légion d’honneur. Puis, tout change et peu satisfaits des résultats obtenus, on a décidé de remplacer les régimes, d’abattre les hommes. En alliance avec l’Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie, nous avons encouragé financé armé une rébellion de multiples façons y compris par une implication militaire de nos forces spéciales qui poursuivent leurs interventions secrètes dans différents pays comme le montre l’actualité récente qui voit deux journalistes du quotidien Le Monde poursuivis pour avoir fait état de la présence de forces spéciales françaises en Libye (il est remarquable que ces poursuites ne sont pas engagées pour la diffusion de fausses informations mais pour violation de secret militaire). Les pressions diplomatiques ont étés considérables : rupture avec le gouvernement légitime de Syrie et même appel au meurtre de notre ministre des affaires étrangères Laurent Fabius disant que Bachar « ne devrait pas avoir le droit de vivre ».

La pression, la campagne médiatique a été considérable et a pu susciter des troubles, des interrogations y compris parmi nos adhérents.
Il ne s’agissait pas pour autant, pour nous, de cautionner les régimes en place mais de tenir compte qu’il s’agit de pays indépendants avec des gouvernements légitimes, reconnus et siégeant à l’Onu et qui sont l’affaire de leurs peuples. Nous n’avons pas à intervenir militairement pour imposer des régimes, des dirigeants qui conviennent mieux aux intérêts des grandes sociétés multinationales.

Les résultats des interventions des autorités françaises ce sont des centaines de milliers de victimes, des pays dévastés, démantelés, ruinés et dans le même temps, nous avons favorisé le développement de mouvements terroristes fanatiques qui se retournent aussi contre les pays occidentaux

Les résultats, ce sont des crimes abominables, le développement de la misère et des millions de réfugiés. Tout cela découle en grande partie de nos politiques d’interventions, d’agressions, d’où la nécessité pour l’Acca de dénoncer et de valoriser les mots d’ordre qui sont les nôtres

NON AUX INTERVENTIONS MILITAIRES DE LA FRANCE PAS UN SEUL SOLDAT FRANÇAIS HORS DE FRANCE

Nos dirigeants Hollande et Valls se prétendent chefs de guerre. Il est vrai que compte tenu de leur impopularité ils pensent que pour être réélus, il faut s’efforcer de réunir le peuple français derrière eux pour faire face au danger extérieur. A nous d’insister sur le fait que nous n’avons pas besoin de chefs de guerre mais d’agir pour le règlement pacifique des conflits dans le monde dans le cadre de l’Onu et de la diplomatie internationale.