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Le MEXIQUE de Lopez Obrador
vendredi 21 août 2020, par
Le moment que vit le pays nous renvoie à l’époque de Lázaro Cárdenas, dernier grand président de gauche et nationaliste, , qui a nationalisé l’industrie pétrolière et promu une réforme agraire.
Tout comme à l’époque de Cárdenas, un mouvement appelé "obradorismo" se consolide au Mexique. Jusqu’à présent ce mouvement dépend directement de la figure d’Andrés Manuel López Obrador (AMLO), mais il vise à la transcender.
La première campagne présidentielle d’AMLO en 2006 avait un slogan qui allait marquer l’horizon du mouvement "obradoriste" : "Les pauvres d’abord". Lors de sa troisième campagne présidentielle, en 2018, le drapeau de la lutte contre la corruption déterminera le résultat : plus de 30 millions de votes contre l’ancien régime néolibéral.
Depuis qu’il a pris ses fonctions le 1er décembre 2018, deux axes marquent principaux marquent la politique gouvernementale de M. López Obrador.
D’une part, la lutte contre la pauvreté et l’inégalité. Le Mexique est un pays du G20, la 15e économie mondiale, mais 57 % de la population vit dans la pauvreté ou l’extrême pauvreté. L’application de programmes sociaux universels comme forme d’urgence de redistribution des richesses touche déjà environ 25 millions de personnes, soit environ 60 % des familles du pays. De plus, en mai 2020 et au plus fort de la pandémie, l’article 4 de la Constitution a été modifié pour garantir la gratuité des soins de santé complets aux Mexicains qui ne bénéficient pas de la sécurité sociale.
Le modèle néolibéral au Mexique a entraîné des niveaux de violence extrêmes. La "guerre contre la drogue" a fait plus de 260.000 morts en 12 ans, soit à peu près autant que 60 ans de guerre en Colombie avec une multitude d’acteurs armés. La stratégie actuelle consistant à s’appuyer sur l’armée et la nouvelle Garde nationale pour empêcher l’implication d’autres forces de police locales et étatiques dans la guerre contre la drogue, ainsi que le déploiement de programmes sociaux et d’une loi d’amnistie pour les paysans, semble commencer à porter ses fruits et en 2019, le taux d’homicides n’a pas augmenté par rapport à l’année précédente.
Mais outre la lutte contre la pauvreté, l’inégalité et la violence, le gouvernement de López Obrador a trois axes transversaux. Tout d’abord, la lutte contre la corruption. Deuxièmement, les droits de l’homme. Les avancées dans l’affaire Ayotzinapa, la meilleure et la plus triste métaphore de l’économie criminelle au Mexique, la disparition de 43 étudiants normalistes qui avaient pris un bus rempli d’héroïne à destination des États-Unis, dans une action où le pouvoir politique, la police et les cartels locaux, ainsi que probablement l’armée, ont chacun part à leur disparition. C’est le meilleur exemple de l’engagement de Lopez Obrador pour la vérité et la justice dans le domaine des droits de l’homme.
Et comme troisième axe transversal, et surtout pragmatique, les relations internationales, qui permettent à AMLO de quitter le groupe de Lima tout en respectant la souveraineté du Venezuela, de se faire photographier avec Trump en train de ratifier l’accord de libre-échange entre le Mexique, les États-Unis et le Canada alors qu’il reçoit des milliers de médecins cubains pour combattre avec Covid-19, ou de s’allier avec Alberto Fernández pour distribuer le vaccin d’Oxford.
En matière économique, et en pensant à la prochaine crise économique et sociale post-pandémique, le gouvernement mexicain ratifie le pari initial de la relance économique par un modèle keynésien basé sur la construction de grands travaux d’infrastructure qui font exploser l’emploi et augmentent la capacité de consommation de la classe moyenne et des secteurs populaires. En pleine pandémie, où l’on s’est engagé à investir dans l’embauche de médecins et l’achat de respirateurs (leur nombre a doublé, passant de 5 500 à plus de 11 000), il existe deux projets phares : la construction de la raffinerie de Dos Bocas, dans le but de récupérer la souveraineté énergétique d’un pays qui importe des États-Unis la moitié de l’essence qu’il consomme, et le Train maya, qui vise à structurer le territoire et à générer un développement économique dans le sud-est du Mexique, au-delà de Cancun et de la Riviera maya.
Une pandémie que le Mexique traverse avec le troisième plus grand nombre de décès dans le monde après les États-Unis et le Brésil, mais si on le rapporte au taux par million d’habitants, il n’entre pas dans le Top 10 mondial, Malgré ses 3 000 kilomètres de frontière avec les États-Unis, la Riviera Maya où sont arrivés des centaines de milliers de touristes européens et les mégalopoles comme Mexico, une pandémie qui vient au centre du débat électoral pour 2021.
En juin 2021, le Mexique tient ses élections de mi-mandat avec des milliers d’élus locaux, 500 députés fédéraux et, surtout, 15 des 32 gouverneurs régionaux du pays, soit la moitié du pouvoir territorial. Des élections où MORENA (le parti fondé par AMLO -ndt) aspire à en gagner au moins 10 et à maintenir la majorité législative grâce à la popularité de López Obrador, qui reste recueille encore 60% d’opinions positives dans le pays.
Au cours des prochains mois, nous vivrons donc un sprint électoral, puis nous serons confrontés à un référendum révocatoire déjà confirmé en 2022, et à une élection présidentielle en 2024 dans un pays où il n’y a pas de réélection, et où certains noms sonnent déjà pour remplacer López Obrador. Parmi eux se trouve celui de Claudia Sheinbaum, Maire de Mexico, ou celui du chancelier Marcelo Ebrard.
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